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La mise en place d’un protocole de gestion pour la collecte des DASRI au sein des EHPAD est obligatoire et normée.
Les EHPADs ne rencontrant pas les mêmes besoins que les CHU, hôpitaux locaux ou cliniques privées, certains s’accordent à dire que les protocoles définis seraient moins exigeants. Cela est vrai même si des événements imprévus peuvent parfois conduire à la modification du protocole DASRI en place, dans le cadre d’un déclenchement de plan blanc par exemple.
L’arrivée d’un virus (on se souvient tous de la condition des EHPAD durant l’année 2020) ou d’une BMR (bactérie multirésistante) peuvent chambouler en profondeur les protocoles de gestion et les amener à se durcir pour une meilleure maîtrise du risque.
Tâchons de démêler le vrai du faux !
Un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes, ou EHPAD de manière abrégée, est une structure médicalisée accueillant des individus d’au moins 60 ans et en perte d’autonomie. Ces personnes sont considérées par leur famille et médecin comme ayant besoin d’une assistance constante pour la gestion de leurs activités quotidiennes.
La production de DASRI au sein des EHPAD est souvent liée à des activités médicales classiques, parmi lesquelles l’on retrouve :
La moindre chute peut occasionner chez une personne âgée une plaie ouverte avec des saignements abondants. Le risque d’infection est plus accru chez ces personnes dont le système immunitaire s’avère plus faible que chez le reste de la population. Les actions de désinfection, de bandage et la surveillance de ces plaies génèrent des déchets qui doivent souvent être gérés conformément aux protocoles DASRI.
Certaines personnes admises en EHPAD suivent des traitements réguliers permettant de préserver leurs conditions physiques ou mentales. Les aiguilles et autres dispositifs ou produits associés à l’administration de ces médicaments contribuent de manière significative à la production des déchets médicaux de l’établissement.
Certains actes médicaux peuvent être dispensés au sein des EHPAD, sans que cela nécessite le transfert du patient vers une structure de soins médicalisée.
Ainsi, les perfusions, les mises sous oxygène, les prises de sang matinales et les réfections de pansements sont des pratiques courantes en EHPAD. Là encore, ces tâches génèrent des déchets spécifiques nécessitant une gestion appropriée, avec des emballages adéquates pour garantir la sécurité de tous les acteurs de la chaîne de soins.
Une question récurrente demeure : les protocoles DASRI en EHPAD sont-ils réellement plus souples que ceux des hôpitaux ? Cette idée prévaut, c’est pourquoi nous avons estimé important d’analyser plus haut les besoins spécifiques des EHPAD et la nature des déchets qu’ils génèrent.
Le protocole de gestion des DASRI défini au sein des EHPAD a, en réalité tendance à être, non pas moins exigeant, mais moins contraignant. Non pas à cause de leur statut juridique, mais bien à cause du type de DASRI produits et du volume, moindre, généré annuellement.
En moyenne, on considère que, tous déchets confondus, une clinique génère en moyenne quelques dizaines de tonnes de déchets par an, tandis qu’un EHPAD en produirait en moyenne un peu moins de 5 tonnes chaque année ! Une différence importante s’expliquant de façon logique par la nature des activités médicales menées dans ces deux types d’établissements. |
Cependant, bien que les EHPAD génèrent moins de DASRI en termes de volume, la diversité des déchets produits nécessite tout de même une gestion attentive et conforme aux normes sanitaires en vigueur.
Il est cependant bon de souligner que certains événements imprévus peuvent entraîner des ajustements dans le protocole de gestion des DASRI en EHPAD…
Le déclenchement d’un plan blanc ou d’état d’urgence sanitaire, comme cela fut le cas lors de la pandémie liée à la Covid19 en 2020, nécessite une adaptation rapide et du protocole pour faire face à des situations exceptionnelles.
Ainsi, il faudra être en mesure de revoir très rapidement les processus de gestion internes et d’en informer l’ensemble des équipes de soin avant leur prise de poste ! Parmi les éventuels ajustements, on peut citer :
Les équipes de soin en EHPAD sont formées pour faire face à ce type de situation. Néanmoins, le manque de moyen pouvant permettre l’actualisation des connaissances et la rareté de ces événements (en comparaison avec une structure médicalisée) ne permet pas toujours de réagir avec autant d’efficacité qu’espéré !
Il n’est pourtant pas nécessaire de vivre une catastrophe sanitaire de grande ampleur pour en arriver à adapter le protocole DASRI de son EHPAD. Un simple petit caillou dans les rouages, comme la détection d’une bactérie multirésistante (BMR), peut bouleverser le protocole existant et exiger le renforcement des mesures de gestion des déchets pour contenir le risque.
Notez que la traçabilité des déchets éliminés et réalisée par les aides-soignant·e·s et infirmièr·e·s, est un contrôle indispensable dans l’application du protocole DASRI.
La mise en place d’un protocole DASRI en EHPAD vise à assurer une gestion sécurisée des déchets médicaux, mais l’idée que l’on se fait de la souplesse de ces protocoles par rapport aux hôpitaux n’est généralement pas fondée.
Les EHPAD produisent moins de DASRI, en termes de volume, que les hôpitaux. Leurs activités médicales sont en effet moins complexes !
La diversité des déchets nécessite toutefois une gestion attentive. Le relâchement peut rapidement s’observer au sein des structures dites “familiales” et souvent qualifiées de “lieux de vie” par ceux qui y travaillent et y résident.
Ces appellations bienveillantes ne doivent évidemment pas faire oublier l’importance d’une gestion de ses DASRI appropriée et d’un protocole quotidiennement appliqué.
En période de crise, comme une pandémie, le protocole DASRI peut nécessiter des ajustements rapides.
Le déclenchement d’un plan blanc ou d’un état d’urgence sanitaire peut entraîner des modifications, telles que l’approvisionnement en matériel supplémentaire.
Les équipes doivent être formées en continu pour réagir rapidement le jour J, avec l’obligation d’avoir un plan de continuité d’activités comprenant différents scénarios. Il faudra y associer le protocole DASRI en tenant compte des possibilités et délais appropriés.
Aujourd’hui, la rareté de ce type d’événements (le risque étant de mieux en mieux maîtrisé) entraîne parfois une capacité d’adaptation plus réduite et un délai de réactivité allongé, présentant ainsi des risques d’ordre sanitaire.
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