INFORMER ET SENSIBILISER POUR AMELIORER LA PREVENTION
La MNH, mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la santé et du social, et PROSERVE DASRI, premier opérateur français de la gestion des DASRI (déchets d’activités de soins à risques infectieux), s’associent à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail du 28 avril 2022 pour sensibiliser les soignants au risque d’accidents d’exposition au sang (AES), à leur prise en charge et aux moyens de prévention.
Les AES constituent, en effet, un problème important de santé au travail. Ils restent une préoccupation de tous les soignants et, en particulier, du personnel infirmier qui est le premier concerné. Même si l’incidence des AES a baissé en 2015, dernière année de surveillance nationale, 14 624 AES ont été documentés dans 825 établissements de santé pour un total de 256 657 lits (1). Aujourd’hui, chaque établissement de santé recense et suit de façon volontaire et autonome ses AES.
Aujourd’hui, les AES restent parmi les accidents du travail les plus fréquents en milieu hospitalier. Il faut donc ne pas baisser la garde et rester très vigilant.
Le travail est un déterminant de la santé, a fortiori pour les professionnels de santé qui prodiguent leurs soins au reste de la population. La réduction de l’incidence des AES renvoie directement à cet objectif de santé et de qualité de vie au travail.
Les catégories professionnelles les plus exposées sont les infirmiers(ères) et les médecins avec, en tête, les chirurgiens. Chez les infirmiers(ères), les piqûres (souvent avec des aiguilles creuses) représentent environ 70 % des AES.
Ces accidents exposent au risque de contamination par des agents pathogènes et ont un impact psychologique extrêmement fort, avec des conséquences sur le long terme. Au risque de contamination au virus de l’immunodéficience humaine, au virus de l’hépatite B et de l’hépatite C, s’ajoute un risque de contamination à des maladies infectieuses émergentes telles que le chikungunya, le virus Zika ou la dengue. Plusieurs agents viraux, bactériens, fongiques ou parasitaires peuvent aussi être transmis (2). Le virus de l’hépatite E, de plus en plus présent en France depuis le début des années 2000 (3), entraîne également un risque de transmission (4).
La prévention des AES est donc indispensable pour garantir la sécurité du professionnel de santé et, en particulier, du personnel infirmier. Elle repose essentiellement sur le respect de mesures de prévention élémentaires comme bien trier ses DASRI à la source en utilisant des contenants adaptés au type de déchet (5) (objets piquants, coupants, tranchants placés dans des collecteurs d’aiguilles par exemple). Ainsi, 32% des accidents percutanés sont évitables. Ces précautions doivent être adaptées en fonction du soin à exécuter. Il faut amplifier les mesures de prévention, les renforcer. C’est pourquoi, à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, la MNH et PROSERVE DASRI souhaitent informer et sensibiliser le plus grand nombre de soignants afin d’améliorer la prévention des AES pour une sécurité des soins renforcée.
Références :
2) Tarantola A. Les risques infectieux après accident exposant au sang ou aux liquides biologiques. Hygiènes. 2003;11(2):87-95.
3) Couturier E, Abravanel F, Figoni J et al. Surveillance de l’hépatite E en France, 2002-2016. BEH. 2018;28:566-74.